Un centenaire qui se pend en plein cœur de la forêt de Brocéliande, dans le bien-nommé Val sans retour, c’est pas banal mais cela peut arriver. L’ambiance s’y prête. L’Arbre d’or, seul témoin de l’affaire, reste silencieux car, c’est bien connu, le silence aussi est d’or. Le vieux est enterré dans le joli cimetière de Tréhorenteuc à un jet de pierre de son avant-dernière résidence. La presse locale en fait quelques entrefilets, les héritiers héritent. Tout va bien. C’est sans prendre en compte la rouerie du vieux qui n’entend pas que l’affaire s’arrête là. Au contraire, vous allez vite comprendre qu’elle ne fait que commencer. Les mystères de Brocéliande, si prompts à attirer le touriste, n’ont donc pas fini de faire parler d’eux.
Et devinez sur le bec de qui le bébé et l’eau de son bain dégringolent ? Mézigue et mes valeureux collaborateurs, pardi ! Le papy a décidé, post-mortem, de retrouver son père disparu il y a 100 ans. Il ne l’a pas connu, bien-sûr, mais est persuadé que sa disparition est suspecte. Il a passé sa vie à rechercher les raisons de cette évaporation paternelle et, maintenant, il souhaite passer la main. À qui ? À moi. Pourquoi ? Une lubie du vieux que je ne connaissais pas qui a décidé que cela serait ainsi. Nous voilà donc, la fine équipe au complet, débarquant à Beignon pour tenter de satisfaire cet ultime caprice. Ça paye bien très bien et me convaincre n’a été qu’une formalité sous forme d’enveloppe. Vanessa traîne des pieds. Elle rêvait de Capri pour écouler son reliquat de vacances. Momo suit, fidèle et possédant le sens de l’équipe. Quant à René et sa furie, ils vont profiter de l’occasion et de leur oisiveté pour évangéliser, à leur façon, une campagne qui ne demandait qu’à se réveiller. On est en mars, c’est la gadoue et la chasse. Enfilez des bottes, on y va !






